L’arrivée de réfugiés en 2023

“Le Burkina Faso est la crise la plus négligée au monde. »
d’après le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (rapport 2022)

L’arrivée de réfugiés à Dori en 2022-2023

Rappel du contexte de la crise humanitaire au Burkina Faso
Avec l’intensification des attaques depuis 2019, les populations subissent la propagation du conflit armé entre, d’un côté, les forces gouvernementales et, de l’autre, les factions de groupes armés islamistes (deux groupes alliés à Al-Qaïda et à l’État islamique au Grand Sahara, nés au Mali ; ainsi que le groupe djihadiste burkinabé Ansaroul Islam). Elles sont confrontées également à des enlèvements et exactions multiples sur un territoire burkinabé dont environ 40 % n’est plus sous contrôle de l’État d’après les organisations internationales.

Plus de 14 000 personnes ont été tuées, dont la moitié depuis janvier 2022. Cette déstabilisation sécuritaire du pays a eu pour conséquence une crise politique majeure qui s’est traduite par 2 coups d’état en janvier et en septembre 2022 perpétrés par une junte militaire ayant, à chaque fois, l’objectif de rétablir la sécurité face aux attaques terroristes.

Les causes profondes de l’accélération de l’extrémisme violent au Burkina
Les causes sont à rechercher dans l’extrême pauvreté, les conflits liés à la gestion des ressources naturelles et du foncier, les conflits intercommunautaires latents et les inégalités sociales.  Ainsi, l’extrémisme violent récupère les conflits latents, notamment entre éleveurs et cultivateurs, pour diviser les populations et enrôler les jeunes confrontés par ailleurs à un chômage élevé. Cet extrémisme récupère aussi le grand banditisme et la criminalité transnationale organisée.

La crise humanitaire en chiffres :

  • La population déplacée interne (PDI) : 2 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, soit 10 % de la population, dont plus d’un million d’enfants au 31 mars 2023 d’après le Conseil national d’aide d’urgence et de réhabilitation (CONASUR).
  • L’insécurité alimentaire : 3,5 millions de personnes ayant besoin d’une aide alimentaire, et 1,3 million d’enfants et de femmes enceintes et allaitantes ayant besoin d’une aide nutritionnelle d’urgence d’après les Nations Unies.
  • La santé3,3 millions de personnes sans soins suite à la fermeture de 375 centres de santé.
  • La scolarité :  plus de 1 million d’enfants non scolarisés suite à la fermeture de plus de 6400 écoles.

La détérioration de la situation sécuritaire a rendu encore plus vulnérables les communautés déjà aux prises avec la sécheresse et le changement climatique. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine a provoqué des pénuries de matières premières et fait grimper les prix des denrées alimentaires dans le monde, avec des conséquences dramatiques pour les communautés de la région du Sahel.

Les approvisionnements en eau ont également été affectés par la violence armée. Depuis 2022, les attaques contre les points d’eau se multiplient laissant plus de 850.000 personnes sans accès à l’eau potable.

Les moyens financiers pour répondre à la crise humanitaire ont été estimés pour 2023 par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU à 877 millions de dollars. A ce jour, seulement 13 % de cet appel de fonds a été financé.

Localement, les communautés s’organisent pour accueillir les PDI, soit dans des familles hôtes, soit dans des camps avec l’appui d’organisations locales et internationales (ONG, agences des Nations Unies, Croix Rouge…) mais les ressources ne suffisent pas pour couvrir les besoins de base.

Les associations ECHANGES SAHEL, ECHANGES ET TIERS MONDE ET LE COLLECTIF FASO DEME soutiennent plusieurs projets au Burkina Faso.